Mai 2001, Amiens
La nature est morte, desséchée
J’ai envie de boire de tout oublier
On me dit d’être forte, de mieux résister
Mais j’en ai marre de me faire écraser
Sois beau, sois grand, tais-toi quand tu souffres
Sinon ils te pousseront dans le gouffre.
A quoi bon ? quand je pleure la Terre tremble
Mais si je souris je nous voie ensemble
Frères de sang qui nous entretuons
Allons plutôt boire à la santé du Monde.
Faut pas s’étonner du nombre de bars
Dans cette belle ville où tout semble si noir
Seuls endroits de joie, de rencontres abstraites
Viens avec moi, oui, qu’on s’y mette la tête !
Ça vous choque ? Et alors !
Venez donc découvrir les merveilles et l’or
Qui coulent par excès dans nos verres
Et leurs amitiés éternelles…
Mais même si demain je me réveille seule
Je veux croire encore qu’en voyant ma gueule
Tu te souviendras que tu m’as sauvée
Ce jour où tu m’as prise dans tes bras
Rallumant mon âme morte et desséchée
Par tes baisers, jurant que tu serais là.
Quoi qu’il en coûte, crois-moi, je t’attendrai
Mais je te préviens, ne tarde pas trop :
Au dixième verre je serai vraiment bourrée.